Bonga a exalté la scène parisienne à La Bellevilloise le 17 juin 2014.
Bonga c’est d’abord une voix unique, rauque, rocailleuse, grave, éraillée et puissante qui dit l’exil et l’aspiration à la liberté. Bonga c’est également des harmonies délicates, des belles mélodies tristes et dansantes. De son véritable nom, José Adelino Barceló de Carvalho, Bonga est né en 1942 à Kipri, en Angola. Il quitte son pays dans les années 60 pour mener une carrière d’athlète à Lisbonne, où il devient champion du monde du 400 m sous les couleurs du club de Benfica.
Délaissant la course à pieds, il devient le porte-parole de la diaspora angolaise (il prend désormais le nom de Bonga Kuenda) mais son engagement pour l’indépendance de l’Angola l’oblige à fuir le Portugal pour les Pays-Bas. C’est à Rotterdam qu’il enregistre son premier album Angola 72, véritable manifeste anti-colonialiste. Très rapidement Bonga devient une figure de proue de la musique africaine engagée.
Il décide ensuite de s’exiler à Paris où un 2ème album Angola 74, né de la même révolte, fait découvrir le semba, rythme populaire de Luanda, ancêtre de la samba brésilienne. Depuis, la voix rauque et sensuelle de Bonga s’est fait connaître dans le monde entier. Le chanteur compte aujourd’hui à son actif plus d’une trentaine d’albums.
Entre Lisbonne, Luanda et Paris, le parcours personnel de Bonga, figure majeure de la musique africaine, a toujours été marqué par la cohérence : « J’ai commencé ma carrière dans la contestation. J’ai d’abord critiqué les Portugais, puis les miens. Je suis trop vrai dans ce que j’exprime. Je ne suis pas le genre de personne à attendre que la liberté s’annonce ». Le crédo perpétuel de Bonga ? « Nous devons vivre sans nuire à autrui. »