Les Nations Unies les appellent « peuples autochtones ». Ils sont près de 370 millions répartis dans 90 pays. Sur les 7.000 langues parlées dans le monde, 4.000 d’entre elles sont parlées par ces peuples autochtones. Ainsi une langue sur six viendrait de Nouvelle-Guinée. De l’Arctique aux Andes, en passant par l’Amazonie, des îles du Pacifique aux territoires du Grand Nord, ces populations sont aujourd’hui menacées dans leur environnement et leurs modes d’existence par les effets du changement climatique.
La capacité de ces peuples à s’adapter à l’environnement est assez phénoménale. Ainsi par exemple les Moken nomades de la mer du Sud-est asiatique, vivant dans l’archipel des Mergui, ont développé une capacité hors norme à se diriger sous la surface avec grande précision pour se nourrir. De nombreuses recherches ont attesté de l’acuité visuelle exceptionnelle des enfants Moken supérieure de 50% à celle des autres enfants.
Autrefois méprisés, les savoirs en pharmacopée des peuples autochtones sont également de plus en plus reconnus : le curare, un poison végétal utilisé par les Indiens d’Amérique du Sud pour immobiliser leurs proies, est aujourd’hui fréquemment utilisé dans les services de chirurgie ou de réanimation.
La connaissance et la relation à la biodiversité de ces peuples est aussi instructive et surprenante. Les peuples Awa du Brésil par exemple vivent en harmonie avec les animaux, les femmes n’hésitant pas à prendre soin des bébés singes orphelins en les allaitant.
Ces populations sont aujourd’hui menacées dans leur environnement et leurs modes d’existence par les effets du changement climatique
Ainsi la fonte de la glace impacte la vie et l’avenir des Inuit. Difficile pour eux de plus en plus de chasser et de pêcher, de circuler et de préserver leur habitat.
Les éleveurs de rennes Saami de Finlande, Norvège, Russie et Suède sont également inquiets : réduction de la taille de leurs troupeaux et difficultés pour les rennes de trouver leur nourriture et de vivre sur une couche de glace de plus en plus fine.
En Amazonie, la situation est également inquiétante. David Kopenawa, porte-parole et chamane yanomami : « La pluie vient tard. Le soleil se comporte bizarrement. Le monde est malade. Les poumons du ciel sont pollués. Nous savons ce qui se passe. Vous ne pouvez pas continuer à détruire la nature. »
Photo : Ken Bower