Vidéos, installations, spectacles, expositions, performances… Varié dans ses formes d’expression, le travail de Chim Pom est une critique sociale ravageuse teintée d’humour noir. Chim Pom est un collectif d’artistes détonant de la scène japonaise, composé de cinq garçons et d’une fille : Ellie, Yasutaka HAYASHI, Motomu INAOKA, Toshinori MIZUNO, Masataka OKADA et Ryūta USHIRO.
Les membres du groupe Ellie, Ryuta, Masataka, Motomu, Toshinori et Yasutaka, se sont rencontrés dans le studio de l’artiste japonais Makoto Aida, connu pour son œuvre démontant les archétypes et les stéréotypes de la société japonaise.
L’un de leurs premiers projets artistiques Super Rat a suscité de vives réactions. « Super Rat » est le surnom donné par les dératiseurs à une nouvelle espèce de rats peuplant les rues de Tokyo et résistant contre la mort aux rats. En 2006, les membres de Chim Pom partent à la chasse de ces rats équipés de filets à papillons. Les rats capturés sont empaillés, peints en jaune à l’image du pokémon Pikachu puis exposés dans d’extravagantes mises en scène. Pourquoi cette fascination des rats ? Parce que, selon les membres du collectif, les rats seraient dotés d’une grande capacité d’adaptation à leur environnement et de grande mobilité, à l’instar des humains.
Chim Pom amène une démarche rebelle au paysage culturel du Japon
Chim Pom c’est également la controverse de l’après-Fukushima. Au lendemain de la catastrophe du 11 mars, le collectif se rend dans la zone d’exclusion et pénètre dans l’enceinte de la centrale de Fukushima Dai-ichi en tenue de décontamination. Arrivés tout en haut de l’observatoire, ils plantent le drapeau japonais transformé en symbole radioactif. Image rappelant le drapeau américain planté sur la lune comme pour dire « Fukushima à la fois si proche et inaccessible telle la lune », expliquera un des membres du groupe. Le collectif tourne également une vidéo rythmée de kiai ! (cri de combat des arts martiaux) et de messages des habitants de la ville exprimant leur douleur et leur vécu.
En grande partie autodidactes, les membres du groupe ont apporté ces dernières années une démarche rebelle au paysage culturel du Japon, en n’hésitant pas à aborder les problèmes sociaux avec un humour subversif.