L’exposition « La Pierre sacrée des Maori » est à découvrir au musée du Quai Branly, à Paris, jusqu’au 1er octobre. Une centaine de pièces de jade, la pierre verte sacrée des Maori, sont présentées.
On ne compte plus les légendes qui ont illustré les origines du pounamu, jade en langue maori. Cette pierre précieuse, qu’on ne trouve que dans les rivières de l’île méridionale de Nouvelle-Zélande, Te Wai Pounamu, est dotée selon le peuple Maori de vertus magiques. Pour comprendre l’attachement des Maori pour cet or vert, l’exposition revient sur plusieurs siècles d’existence de ce peuple à la culture riche et vivante, qui a fait du commerce de la pierre un moyen de conserver un lien précieux avec les populations alentours.
Adorée, vénérée, la pierre de jade est pour eux un symbole de prestige et d’autorité de par sa force et sa beauté inégalables. Il en existe trois sortes qui sont hiérarchisées selon leur couleur, leur translucidité et leurs marques. En fait, la longévité particulière de cette pierre a permis aux populations de se transmettre toutes sortes d’objets travaillés et d’œuvres en pounamu de génération en génération, ce qui en fait un véritable symbole d’appartenance culturelle.
Le jade fait partie intégrante de l’identité des Maori
Ce sont tous ces objets du quotidien que l’exposition met en avant : pendentifs, couteaux, haches et d’autres, utilisés lors de rituels. On découvre avec émotion chacune de ces pièces, chargée de l’histoire de son possesseur qui associait la pierre au mana, un pouvoir surnaturel que les divinités transmettaient comme un héritage. L’événement se termine sur la présentation d’œuvres de jade contemporaines qui prouve l’importance de la pierre dans la création artistique actuelle. Plus qu’un apparat, le jade fait partie intégrante de l’identité des Maori comme le rappelle le proverbe : « je suis le pounamu et le pounamu est en moi ».
Les Maori furent les premiers habitants de Nouvelle-Zélande. Venus de Polynésie, ils s’y sont installés par vagues il y a plus d’un millénaire et développèrent très vite le commerce du pounamu. Au XIXème siècle, la colonisation européenne bouleversa l’équilibre de ce peuple qui ne représente aujourd’hui plus que 15% de la population néo-zélandaise.
LA PIERRE SACREE DES MAORI
Musée du Quai Branly – Jacques Chirac 37 Quai Branly, 75007 Paris