Après New York, l’exposition événement célébrant le centenaire de la naissance d’Irving Penn, est à admirer à Paris au Grand Palais, jusqu’au 29 janvier 2018. Maître de la photographie du XXe siècle, l’exposition retrace les soixante-dix années de sa carrière. Avec plus de 235 tirages photographiques, dessins et peintures, l’exposition offre une vision complète de l’ensemble de son travail : portraits, mode, natures mortes, nus, beauté, cigarettes et débris.
Suivant un parcours à la fois chronologique et thématique, les œuvres retracent sa carrière depuis ses débuts à la fin des années trente, jusqu’à son travail autour de la mode et des natures mortes des années 1990-2000.
Irving Penn : Le photographe moderne retrouve une part de lui-même dans chaque chose et une part de chaque chose en lui-même
L’exposition s’ouvre sur les premières natures mortes en couleur que l’artiste a photographiées pour Vogue à partir de 1943, précédées par des scènes de rue à New York et des images du sud des Etats-Unis, du Mexique, de l’Europe.
Après la guerre, le studio sera l’unique lieu de ses prises de vue pendant toute sa carrière. En 1947-48, il réalise pour le magazine Vogue des portraits d’artistes, écrivains, couturiers et autres personnalités du monde de la culture, de Charles James et Salvador Dali à Jerome Robbins, Spencer Tracy, Igor Stravinsky et Alfred Hitchcock.
Puis, en décembre 1948, il voyage jusqu’à Cuzco au Pérou, où il photographie les habitants et les visiteurs venus en ville pour les festivités de fin d’année. Ses enfants de Cuzco sont devenus un chef-d’œuvre de l’histoire de la photographie.
Envoyé à Paris en 1950 par le magazine Vogue, Penn est ensuite révélé comme véritable maître du portrait de mode, produisant quelques-unes des plus grandes icônes photographiques du XXe siècle.
Dans les années 50 et au début des années 60, la carrière d’Irving Penn explose. Il continue à réaliser des portraits pour Vogue que l’on peut qualifier de classiques : Picasso, Jean Cocteau, T.S. Eliot, Marlene Dietrich, Francis Bacon ou encore Colette. L’artiste les veut profonds et aboutis, comme l’art de Goya, Daumier ou Toulouse-Lautrec qu’il a étudiés.
Dans la partie suivante, les visiteurs découvrent un ensemble d’études de nus datant de 1949-1950, une célébration de chair pliée, tordue, tendue, relâchée, brillamment façonnée par le méticuleux tirage argentique et au platine de Penn.
Entre 1967 et 1971, Penn a voyagé pour Vogue dans le Pacifique et en Afrique. L’ensemble suivant est constitué de portraits faits notamment au Dahomey (aujourd’hui le Bénin), en Nouvelle-Guinée et au Maroc.
Irving Penn : « Une cigarette écrasée indique le caractère, elle révèle la nervosité. Son choix en dit long sur le goût d’une personne »
Il a également photographié les détritus, l’éphémère, le processus de désintégration, notamment avec sa série des mégots de cigarette datée de 1972. Les rebuts, blocs de métal, éléments de la rue et autres détritus démontrent l’intérêt constant d’Irving Penn pour les natures mortes, depuis ses premières images jusqu’à la fin de sa carrière.
L’ultime section de l’exposition est consacrée aux dernières photographies de mode et aux portraits de sa maturité, incluant des personnalités comme Tom Wolfe, Truman Capote, Alvin Ailey, Ingmar Bergman et Zaha Hadid.
Irving Penn surtout célèbre pour l’œuvre magistrale accomplie pendant plus de soixante ans pour le magazine Vogue, fut un photographe de mode hors pair. Mais ce n’est là que l’un des aspects de sa recherche permanente sur les visages, les silhouettes, les postures et les parures. L’artiste américain avait le don de saisir la personnalité de ses modèles dans des portraits pénétrants.
Photo: Irving Penn: Cafe in Lima (Jean Patchett) [Café à Lima (JeanPatchett)]1948 – The Metropolitan Museum of Art, New York, Promised gift of the Irving Penn Foundation © Condé nast
RETROSPECTIVE IRVING PENN
GRAND PALAIS / JUSQU’AU 29 JANVIER 2018