Réalisé par Christophe Vindis, le documentaire « La jeune fille et le ballon ovale » met en lumière le destin de Marcelia, une jeune malgache de 16 ans. Déjà mère d’un enfant de trois ans, sa vie est bouleversée par l’arrivée du ballon ovale à Antsepoka, petit village côtier du sud-ouest de Madagascar. Marcelia appartient à l’ethnie des Vezo, peuple de pêcheurs semi-nomades dont la vie est rythmée par la mer. Filles et garçons s’enthousiasment alors pour ce sport vécu comme une échappatoire. Marcelia : « J’aime la mer. Mais surtout jouer au rugby. Tout me plaît dans ce sport : courir avec la balle, plaquer. À chaque fois que je marque, ça me donne la force d’exister. »
Le rugby, outil d’émancipation
C’est en 2014 que l’aventure débute avec l’association solidaire « Terres en mêlées » dont l’ambition est de faire de ce sport un moyen d’émancipation pour les enfants privés d’écoles. Les images du documentaire retracent cette belle histoire d’épanouissement par le rugby, filmée et racontée avec délicatesse et bienveillance.
Marcelia surprend tout le monde par son agilité, sa vitesse et son intelligence. Elle prend confiance et se sent exister : « Je me suis mise à jouer tous les jours et ça a changé ma vie. J’ai compris que le rugby était ma chance, qu’il me changeait. Même mon corps s’est endurci : je n’ai plus de faiblesses aujourd’hui. » Quand elle est nommée capitaine de la première sélection féminine de rugby à XII de la Côte Saphir, c’est un pas vers la reconnaissance, mais aussi vers l’inconnu.
Dans ce film, Marcelia et les autres jeunes filles de son équipe, invitées par les meilleures joueuses du pays, partent en bus découvrir Tananarive (la capitale). Voyage long qui permet aux jeunes filles de prendre confiance en elles et d’écouter les conseils de leur coach, Angèle : toujours avancer, ne jamais baisser les bras. Au-delà du terrain de rugby, ses mots raisonnent comme un écho. Désormais déterminées, les jeunes filles ont ouvert la voie : celle de l’affirmation de la prise en main de son propre destin.