La SAUGE est une association située en plein de cœur de Bobigny qui met en avant l’agriculture urbaine. Le Président, Swen Déral, présente deux initiatives : la Prairie du Canal, ferme mobile et polyvalente, ainsi que les 48h de l’Agriculture Urbaine. Propos recueillis par Isabelle Zenatti.
En quoi consiste votre projet ? Répondait-il à un besoin particulier ?
Swen Deral : Notre association s’appelle La SAUGE : La Société d’Agriculture Urbaine Généreuse et Engagée. Nous souhaitons promouvoir la pratique d’une activité agricole au plus grand nombre.
En effet, nous sommes convaincus que si tout le monde jardinait 2h par semaine minimum on aurait alors une réponse simple et efficace à la Transition Ecologique, tout au moins sur le volet agriculture.
La pratique régulière de l’activité agricole par un maximum de personnes est un gage de (re)connexion avec la nature, le cycle des saisons et une alimentation de qualité. C’est également un moyen de créer des vocations à la campagne et en ville pour devenir agriculteur ou agriculteur urbain.
Comment évaluez-vous le chemin parcouru depuis son lancement ?
Depuis que nous avons créé la structure, plus de 50 000 personnes ont participé aux événements et aux activités que nous avons créé. Aujourd’hui notre structure associative compte plus de 1200 adhérents.
L’événement que nous produisons prochainement est les48h. A l’image de l’agriculture urbaine dans son ensemble, qui devient peu à peu un secteur d’activité à part entière sur le territoire français, la manifestation sera présente officiellement dans 15 villes en France et en Belgique pour rassembler 100 000 jardiniers les 21 et 22 avril prochains afin de végétaliser les rues de façon citoyenne.
Quel est l’impact de ce projet ?
Grâce à notre ferme urbaine, La Prairie du Canal, située à Bobigny, nous avons reçu 7000 visiteurs l’an dernier, dont près de 1000 enfants de la ville qui ont fait leurs premiers pas de jardiniers. Cette année, nous allons plus loin et développons en partenariat avec La SEMECO un projet de jardin partagé dans le quartier chemin vert.
L’enjeu est très fort pour recréer de la vie de quartier et sensibiliser la population à une « bonne » alimentation. Si l’expérimentation marche, nous serons très fier de l’impact que nous pourrons avoir.
Autrement, les 48H de l’agriculture sont un moyen de mettre un gros coup de projecteur sur les acteurs locaux de l’agriculture urbaine, de les mettre en bonne position et avec un joli projet en main pour rencontrer, discuter et négocier avec les acteurs locaux et en particulier les mairies qui ont une bonne partie de l’avenir de l’agriculture urbaine entre leurs mains.