James Nachtwey est photographe de guerre. Son travail, jalonné par de nombreux prix et récompenses, s’inscrit dans la lignée d’Eugene Smith et Robert Capa.
La Maison européenne de la photographie présente la plus grande rétrospective jamais dédiée au travail du photographe avec près de deux cents photographies. À travers son regard personnel, l’exposition propose une remarquable réflexion sur le thème de la guerre et ses désastres. Les photos monochromes de Nachtwey dénonce la folie meurtrière des hommes en montrant toujours le point de vue des victimes. Le caractère engagé et profondément humain de sa démarche sublime la dureté de ces images.
James Nachtwey voit le jour en 1948 dans le Massachusetts, aux Etats-Unis. Diplômé de l’Université de Dartmouth, il étudie l’histoire de l’art et les sciences politiques de 1966 à 1970. La guerre du Vietnam et le mouvement américain des droits civiques l’influenceront profondément dans sa décision de devenir photographe.
James Nachtwey, la photographie comme témoignage
Autodidacte, il débute en 1976 sa carrière de photographe de presse pour un quotidien le « Nouveau Mexique ». Puis, en 1980 il s’installe à New-York et travaille comme indépendant. Sa première mission à l’étranger l’amène en Irlande du Nord, où il couvre la guerre civile durant la grève de la faim de 1981. C’est après cette immersion que Nachtwey va se consacrer à photographier les guerres, les conflits et les problèmes sociaux critiques. Ces reportages l’amèneront en Amérique centrale, Balkans, Thetchenie, Rwanda, Afghanistan…
James Nachtwey : « J’ai été un témoin. Un témoin de ces gens à qui l’on a tout pris – leurs maisons, leurs familles, leurs bras et leurs jambes, et jusqu’au discernement. Et pourtant, une chose ne leur avait été soustraite, la dignité, cet élément irréductible de l’être humain. Ces images en sont mon témoignage. »
Ainsi, le regard compatissant de Nachtwey dépeint la guerre depuis 40 ans, montrant sans détour le sort des populations qui en font la terrible expérience. Ses images révèlent une humanité mutilée par la violence, dévastée par les maladies et la faim, une humanité qui, par nature, semble se fourvoyer.
JAMES NACHTWEY – MEMORIA
Maison européenne de la photographie / 5-7 rue de Fourcy – 75004 Paris