« La Voûte Nubienne » propose un modèle d’habitat durable qui répond aux besoins économiques, sociaux et environnementaux des populations rurales d’Afrique de l’ouest.
Pour une grande partie de la population sahélienne, accéder à un habitat décent est difficile. Les constructions traditionnelles, faites de bois, de tôles et de béton, sont chères et inadaptées au climat semi-désertique. A cela s’ajoute le changement climatique et la déforestation, rendant ainsi le bois inaccessible.
Afin de répondre au défi global de logement décent pour tous, l’association La Voûte Nubienne développe depuis 1999 des maisons en terre crue, respectueuses de l’environnement.
La Voûte Nubienne, une alternative pour l’avenir
L’idée de maison sans bois ni tôles a vu le jour au Burkina Faso grâce à la détermination de Seri Youlou, agriculteur Burkinabé, et de Thomas Granier, maçon français, responsables de l’association. S’inspirant d’une technique millénaire, l’association a mis au point un procédé simplifié de construction en pierres avec des toits en terre.
Résultats : des maisons solides, fraîches, peu coûteuses, adaptées à l’économie locale, au climat et aux attentes des populations. Des bâtiments durables et résistants face aux effets du changement climatique.
Un habitat durable pour tous
L’initiative ne répond pas exclusivement à un problème d’habitat. Elle comporte également une dimension sociale et économique. Des jeunes ont ainsi l’opportunité d’apprendre le métier d’artisan maçon. Les savoir-faire se transmettent par cooptation. L’association compte aujourd’hui plus de 720 maçons, apprentis et artisans. Le développement de ce projet a permis l’essor d’une économie locale ; son exécution nécessitant une main-d’œuvre et des matériaux locaux, favorisant ainsi échange monétaire et entraide.
Depuis sa création plus de 2500 Voûtes Nubiennes ont été construites dans plus de 570 localités au Burkina-Faso, Mali et Sénégal. Cela a permis entre autre d’économiser 4000t de CO2 et de générer une économie locale de plus de 1,4 millions d’euros. Toutefois, pour Thomas Granier « le défi reste considérable car pour renverser la problématique de l’habitat en Afrique sahélienne, 5 % de la population devra être touchée (par le projet). »
Alors que près de la moitié de la population sahélienne n’a pas accès à un habitat durable et décent, ces maisons faites de terre représentent une véritable alternative.
Photo : © Christian Lamontagne