Chaque année, selon la FAO (l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), entre 13 et 15 millions d’hectares de forêts disparaissent dans le monde. Une perte équivalente du quart de la superficie de la France, ou de 2400 arbres coupés chaque minute. Trois cultures causent à elles seules l’essentiel de la déforestation dans le monde : le soja, le palmier à huile et la canne à sucre.
Le soja
Essentiellement utilisée pour l’alimentation des animaux d’élevage, la production de soja connait une forte demande depuis plusieurs décennies. En effet, les besoins en soja ne cesse de croître avec l’augmentation de la consommation mondiale de viande. Le Brésil, l’Argentine et le Paraguay sont les premiers exportateurs vers l’Europe, soja qui est d’ailleurs à 60% génétiquement modifié.
Selon WWF, un Européen consomme indirectement, en moyenne chaque année, 61 kg de soja via sa consommation de produits animaux. Les terres consacrées à sa culture sont en croissance de 75% sur 20 ans. Cela représente environ 10 millions d’hectares pris pour la plupart sur la forêt amazonienne.
Le palmier à huile
L’huile de palme, extraite par pression à chaud de la pulpe des fruits du palmier à huile, représente 25% des huiles consommées à travers le monde. Peu coûteuse, elle entre dans la composition de 80% de produits agroalimentaires dans le monde. Les surfaces concernées ont augmenté de 120% essentiellement en Indonésie. Sur l’île de Sumatra, 85% des forets ont ainsi été coupées et converties en plantations de palmiers à huile.
Disparition des forêts primaires mais aussi menaces sur l’existence d’animaux : rhinocéros, tigres et orangs-outans. Cet oléagineux se retrouve dans l’alimentation : barre de chocolat, chips, biscuit, pâtes à tartiner, plats industriels ; dans les cosmétiques principalement dans les savons, crèmes et maquillages. Et parfois même dans la composition de certains biocarburants.
La canne à sucre
Au Brésil, la culture de la canne à sucre est en plein essor. Elle entre principalement dans la fabrication de biocarburant, le bioéthanol. Véritable enjeu économique, le secteur emploie 600 000 personnes et près d’un quart des voitures utilisent ce biocarburant. Même si cette « énergie verte » permettrait de réduire les émissions de CO2, cultiver la canne à sucre demande un espace de culture conséquent. Ainsi, les surfaces qui lui sont consacrés ont augmenté de 30% en 20 ans.