Produire sans polluer ? Possible selon Gunter Pauli qui est à l’origine du concept de « l’économie bleue ». Ce modèle s’inspire de l’écosystème de la nature.
Depuis 1994, l’industriel belge Gunter Pauli, fondateur de l’Institut Zeri (Recherche et Initiatives pour Zéro Pollution) plaide pour une nouvelle manière de penser l’économie. Son parcours commence dans les années 80, quand cet industriel relance une marque de produits ménagers biodégradables à base d’huile de palme. Il découvre que son entreprise « verte » contribue à la déforestation de la forêt tropicale Indonésienne, exploitée pour son huile de palme. Pour Pauli le développement durable atteint alors ses limites. Il vend son entreprise et se consacre à la recherche de solutions alternatives à nos modes actuels de développement. Son futur modèle sera non pas de moins polluer mais de ne plus polluer du tout.
Trois grands principes
Après plusieurs années de réflexion et de pratiques, son modèle s’élabore sur le principe des écosystèmes naturels. Il en retire trois grands principes qui fondent l’économie bleue. Tout d’abord, utiliser ce qui est localement disponible et recourir au recyclage pour les déchets. Deuxièmement, cette économie « circulaire » doit générer des plus-values en créant des emplois. Enfin, ce système doit répondre aux besoins de la société tout en assurant une meilleure cohésion sociale.
Gunter Pauli tente de repenser l’économie et la place de l’humain
La particularité de son approche ? Prendre exemple sur l’environnement qui ne produit aucun déchet, où tout ce qui est produit est réutilisé. S’appuyant sur l’innovation et la créativité humaine, l’économie bleue devient un système où chaque élément est en perpétuel adaptation et réinvention. Chacun trouve alors sa place et son rôle à jouer. Selon Gunter Pauli, l’économie bleue serait à même de résoudre nombre de crises économiques, sociales et environnementales traversées par nos sociétés.
Des exemples de l’économie bleue
Dans son livre, « L’économie bleue : 10 ans, 100 innovations, 100 millions d’emplois », il présente des innovations développées partout dans le monde. Aujourd’hui, il est possible de fabriquer du papier sans arbres grâce au papier minéral qui se compose uniquement de carbonate de calcium et de résine. Pouvant être recyclé un nombre de fois bien plus important, sa durée de vie est aussi très largement supérieure. Autre exemple avec le marc de café : réutilisé, les éléments nutritifs qu’il contient servent à faire pousser des champignons.
Avec le souhait de protéger notre planète bleue, Gunter Pauli tente de repenser l’économie et la place de l’humain. Pour cet entrepreneur du 21ème siècle, « ce n’est pas à la nature de produire comme nos usines, c’est à nos usines de produire comme la nature« .