Né le 12 avril 1940 à Chicago, Herbie Hancock est un pianiste et compositeur de jazz. Avant-gardiste, ses talents d’improvisation et de fusion ont considérablement influencé l’histoire du jazz.
Herbie Hancock s’initie dès l’âge de sept ans à la musique classique. A seulement onze ans, le jeune pianiste interprète avec le Chicago Symphony le premier mouvement No 5 de Mozart. A l’adolescence, il se détache peu à peu du répertoire classique et se prend de passion pour le jazz à l’écoute d’Oscar Peterson et de George Shearing. Le jeune virtuose commence alors à étudier les pièces de Miles Davis, John Coltrane et Lee Morgan. En 1958, Herbie Hancock intègre le Grinnell College où il étudiera la composition pendant trois ans. Au terme de sa formation, il est remarqué par le trompettiste Donald Byrd qui l’invite à rejoindre sa troupe.
Élargir les frontières du jazz
Très rapidement, il enregistre son premier album Takin’ Off en 1962, sous le prestigieux label Blue Note Records. Grace à ce succès populaire, Miles Davis l’invite en mai 1963 à le rejoindre pour constituer un groupe de jazz, son deuxième quintet. Leur concept d’improvisation si sophistiqué et original sera appelée « Time, No Changes ». Cette collaboration fructueuse permet notamment à Hancock de découvrir le clavier analogique, instrument qui définira son style. A cette époque, Hancock enregistre beaucoup, sous son nom mais aussi en accompagnant d’autres musiciens. Ses deux albums Empyrean Isles (1964) et Maiden Voyage (1965) font partie des disques de jazz les plus influents des années 1960. L’album Filles de Kilimanjaro annonce le parti-pris pour l’électrique de Herbie Hancock.
En 1969, il rejoint le label Warner Brothers, forme son sextet et propose trois albums aux compositions marqués par l’utilisation d’instruments électronique. L’accueil mitigé du public le pousse à revenir vers une musique plus accessible. Fan de James Brown et de Sly Stone, il s’oriente désormais vers un jazz électronique très inspiré du funk. En 1973, le premier album de son nouveau groupe « The Headhunters » connaît un grand succès. Hancock quitte le groupe après leur deuxième album et se consacre dans les années 70 à son quintet baptisé VSOP.
Rockit
En 1983, le grand public le découvre grâce au tube planétaire « Rockit ». Le titre fait figure d’événement fondateur du hip-hop avec l’introduction du scratch. Lui succède Sound System (1984) et Perfect Machine (1988). Toujours dans les années 1980, il consacre un album à des reprises allant de Madonna à Prince puis reforme les Headhunters pour une tournée d’une vingtaine de concerts aux Etats-Unis. De 1985 à 1986, il consacre au Japon sa facette jazz avec Buster Williams, Al Foster, Ron Carter et Bobby Hutcherson.
A la fin des années 80, Herbie Hancock fait une pause musicale. Il ne reviendra au devant de la scène qu’au lendemain du décès de Miles Davis survenu en 1991. En 1994, Hancock sort l’album A Tribute to Miles en son hommage avec ses amis Davis Ron Carter, Tony Williams, Wayne Shorter et Wallace Roney.
En 1997, la collaboration avec Wayne Shorter lui offre de nouveau une grande popularité. L’album 1&1 reçoit les faveurs du public et celles du milieu du jazz. Un an plus tard, l’album Gershwin’s World lui vaut de recevoir deux Grammy Awards.
The Imagine Project
Avec Imagine Project Herbie Hancock part à la rencontre de musiciens de tous bord. Sorti en 2010, l’album réunit de grands artistes : John Legend, Tinariwen, Marcus Miller, Wayne Shorter, Anoushka Shankar…
En liant tradition et modernité, le claviériste de 78 ans continue de travailler sur différents projets mêlant avec génie les différents styles musicaux jazz, funk et rock ou encore électronique.