Né en 1947 à Newark, Paul Auster est un écrivain majeur de la littérature américaine. Ses livres ont pour sujet la solitude, le doute, l’art, et rendent compte des contradictions d’une société américaine en perpétuelle mutation. La quête d’identité est un fil conducteur dans toute son œuvre littéraire. Ses écrits relatent son profond attachement pour New York et Brooklyn.
Dès l’enfance, Paul Auster se passionne pour la littérature. A douze ans, il signe ses premiers écrits. En 1965, il intègre la Columbia University où il étudie les littératures française, anglaise et italienne. Après son diplôme, il se lance dans l’écriture de poèmes et de scénarios. En 1971, il s’installe à Paris et devient traducteur des œuvres de Dupin, Breton, Jabès, Mallarmé, Michaux et Du Bouchet. La décennie qui suit est difficile pour l’auteur : il va de travail en travail, parfois comme pigiste pour des revues, parfois comme travailleur sur un pétrolier… En 1974, las, il décide de rentrer aux Etats-Unis et publie son premier recueil de poèmes Unearth.
Les années 80 sont synonymes de succès et marquent le début de la reconnaissance littéraire. Refusé par 17 éditeurs, la Trilogie new-yorkaise sera l’œuvre qui le fera connaître auprès du public. Suivront des essais, des recueils de poésie et de nombreux romans, dont Léviathan qui obtient en 1993 le Prix Médicis étranger.
Les livres de Paul Auster parlent des problématiques de la contingence et du hasard
L’écrivain s’adonne aussi au théâtre et au cinéma. Smoke en 1995 obtiendra l’ours d’argent au Festival de Berlin. Suivront Brooklyn Boogie en 1996 et Lulu on the bridge en 1998, sélectionné au Festival de Cannes. En 2007, il réalise La Vie intérieure de Martin Frost d’après un scénario composé à partir de l’une des intrigues de son roman, Le Livre des illusions, en 2007.
S’inscrivant dans le mouvement postmoderne, ses ouvrages parlent des problématiques de la contingence et du hasard. La part d’imprévu, les coïncidences apparemment anodines, font sens dans son œuvre. Bien que son style très épuré, poétique, donne une impression de simplicité, la narration y est toujours pensée et structurée. En France, ses romans sont tous publiés chez Actes Sud.
La trilogie new-yorkaise : Cité de Verre (1987), Revenants (1988) et La Chambre dérobée (1988)
L’auteur nous plonge dans un univers dans lequel les protagonistes sont contraints de changer d’identité. Trois histoires, trois héros en quête de sens au travers le prisme d’une enquête détective. La ville, illimitée, insaisissable, devient alors un gigantesque échiquier où Auster dispose ses pions pour mieux nous parler de dépossession.
Moon Palace, 1989
Marco Stanley Fogg raconte les circonstances étranges qui ont marqué le commencement de sa vie, depuis son arrivée à New York en 1965 jusqu’à ce que, sept ans plus tard, il découvre l’identité de son père… à temps pour assister à son enterrement. Ses amours, ses rencontres, sa misère, ses errances dans les paysages mythiques de l’Amérique rêvée constituent le matériau d’un formidable roman d’aventures en même temps qu’elles apparaissent comme les étapes d’un voyage initiatique aux confins de la solitude et de la déréliction.
Léviathan, 1993
Comment et pourquoi Benjamin Sachs, jeune écrivain talentueux des années Reagan, est-il devenu le poseur de bombes qui plastique l’une après l’autre les multiples statues de la Liberté ornant les villes américaines ? C’est à cette question que cherche à répondre son ami Peter Aaron dans ce récit traité à la manière d’une biographie, réponse anticipée aux enquêteurs du FBI, à la légende médiatique qui s’est déjà emparée de Sachs.
Un récit d’une limpidité rigoureuse, aux personnages – notamment féminins – d’une remarquable vérité.
Brooklyn Follies, 2005
À soixante ans, Nathan, qui travaille à Manhattan depuis trente ans, retourne vivre à Brooklyn après son divorce. En rémission suite à un cancer du poumon, il cherche un « endroit calme pour mourir ». Il apprécie chaque jour un peu plus Brooklyn, et décide d’écrire un livre sur sa vie. Mais un jour, il retrouve son neveu Tom Wood, perdu de vue depuis longtemps, qui a trente ans. Il reprend vite une place importante dans le cœur de son oncle. Ensemble, ils vont poursuivre leur histoire, partager leurs émotions et envies, ainsi que le rêve d’une vie meilleure à l’hôtel Existence…
Un livre sur le désir d’aimer. Un roman chaleureux, à travers lequel tous les grands thèmes austériens se répondent, où les personnages reprennent leur vie en main, choisissent leur destin, vivent le meilleur des choses — mais pour combien de temps encore, en Amérique ?…
4,3,2,1, 2017
Après 7 ans d’absence, son dernier roman de près de 1000 pages raconte l’histoire d’Archie Ferguson à quatre périodes différentes de sa vie déclinées en quatre versions différentes. Chaque chapitre du livre est divisé en quatre parties qui décrivent les différentes versions de sa vie. Les quatre versions du personnage grandissent avec les mêmes parents juifs de la classe moyenne, Stanley et de Rose, ainsi que beaucoup d’amis, y compris son amie ou petite amie Amy Schneiderman.
Roman vertigineux, Auster inaugure un dispositif narratif inédit dessinant ainsi un portrait d’une grande profondeur avec l’histoire des Etats-Unis pour toile de fond.
Photo : Paul Auster © Lotte Hansen