Surnommé l’œil du siècle, Henri Cartier-Bresson est considéré comme l’un des créateurs du photojournalisme. Jusqu’au 29 septembre, la Fondation HCB propose une exposition consacrée à ses jeunes années intitulée : « Pérégrination en Europe ».
Alors âgé d’une vingtaine d’année, accompagné de son ami écrivain André Pieyre de Mandiargues, Henri Cartier-Bresson décide de partir à la découverte de l’Europe. A bord d’une vieille voiture d’occasion, ils traversent ensemble la Belgique, l’Allemagne, la Pologne puis la Hongrie… Le but n’est alors pas le reportage photographique, mais une flânerie insouciante à la découverte des pays voisins. Avec son appareil acheté d’occasion, il réalise des prises de vue, plutôt statique de marchés au puces, de ghettos, de façade de boutiques. Encombrant, peu adapté à ses envies, il achète dès son retour en France un « Leica ». Plus léger et moderne, cet appareil photo fera sa légende.
Puis, en 1933, les deux amis reprennent la route accompagnés de Leonor Fini. Leur destination : l’Italie puis l’Espagne pour une durée de 3 mois. Cette période marque une étape dans sa carrière, il y décroche sa première exposition, connaît ses premières ventes et réalise sa première commande pour un magazine. Les débuts d’une brillante carrière sont à l’oeuvre. A propos de ces voyages, son compagnon de route écrira plus tard qu’il a « vu naître le plus grand photographe des temps modernes. »
Henri Cartier-Bresson, figure mythique de la photographie
Né en 1908 à Chanteloup en Brie, près de Roissy, Henri Cartier-Bresson est issu d’une famille de la bourgeoisie française. Dès la fin de ses études, passionné par l’image, il se consacre pleinement à la photographie. Nommé par ses initiales, « HCB » part à la découverte du monde : Etats-Unis, Mexique, Inde, URSS, Afrique… En 1939, il est mobilisé puis fait prisonnier par les Allemands. Il parvient à s’évader en 1943 et rejoint la Résistance.
L’exposition Photographs by Henri Cartier-Bresson au Museum of Modern Art de New York, lui confère une aura internationale à l’âge de 39 ans. La même année, il cofonde avec Robert Capa, David Seymour, William Vandivert et George Rodger l’agence de photo Magnum. Pour la première fois, des photographes s’associent pour maîtriser leurs choix de reportage, défendre leurs intérêts artistiques, politiques et économiques. En 1970, il se marie avec la photographe Martine Franck, autre grand nom de la photographie. Par la suite, il se consacrera à sa deuxième passion, le dessin. Il décède le 3 août à Montjustin en Provence.
Ses images en noir et blanc reflètent l’ « instant décisif », titre éponyme de son livre publié en 1952, qui décrit le moment où le photographe décide de prendre une photo.
Réputé pour l’extrême précision de ses compositions, peu d’événements ou de géants de l’histoire ont échappé à son regard. Pour l’artiste « photographier, c’est mettre sur la même ligne de mire la tête, l’œil et le cœur. (…) C’est une façon de crier, de se libérer, non pas de prouver ni d’affirmer sa propre originalité. C’est une façon de vivre ».
Photo : Henri Cartier-Bresson