Depuis 1979, Jadav Payeng cultive une forêt sur l’île de Majuli, située au milieu du fleuve Brahmapoutre, en Inde. Sa motivation ? Préserver les terres de son enfance qui pourraient disparaître.
Jadav Payeng a 16 ans lorsqu’il entreprend ce gigantesque projet : planter quotidiennement des arbres pour que leurs racines fixent et retiennent la terre. En effet, menacée par l’érosion des sols, l’île en cent ans, avait perdu plus de la moitié de sa surface. « Les serpents étaient morts de chaleur, il n’y avait pas d’arbres pour les protéger. Je me suis assis et j’ai pleuré sur leurs corps sans vie. C’était un carnage. J’ai alerté le ministère des Forêts et leur ai demandé s’ils pouvaient planter des arbres. Ils m’ont répondu que rien ne pousserait ici et m’ont dit d’essayer de planter des bambous. C’était dur mais je l’ai fait. Il n’y avait personne pour m’aider », raconte-t-il au Times of India en 2012.
Le banc de sable, devenu dans un premier temps une forêt de bambous, a accueilli d’autres variétés d’arbres, puis des fourmis rouges qui ont la capacité de changer la composition du sol. Son immense travail a ainsi permis de reconstituer près de 550 hectares de forêt, soit une superficie équivalente à 700 terrains de foot. L’endroit difficile d’accès est depuis surnommé Molai Kathoni (“le bois de Molai” – d’après le surnom de Payeng).
Jadav Payeng : C’était dur mais je l’ai fait. Il n’y avait personne pour m’aider
Recréant tout un écosystème, l’île retrouve une faune et une flore luxuriante qui avaient disparu depuis des années. Des éléphants, des tigres du Bengal et des rhinocéros considèrent désormais cette partie de l’île comme leur habitat.
Aujourd’hui, ce protecteur de la nature est reconnu pour son incroyable initiative. Un documentaire « Forest Man », réalisé par le cinéaste William Douglas McMaster, lui a même été consacré.