Chaque année, près de 14 000 tonnes de crème solaire finissent dans les mers. L’impact sur l’environnement ? La dégradation mortelle des coraux.
Déjà menacés par le réchauffement climatique, les coraux doivent faire face à un autre danger. Produit phare de notre salle de bain, la crème solaire est indispensable pour se protéger des effets néfastes du soleil. Cependant, des scientifiques affirment que les composés chimiques de ces produits déversés dans les eaux, provoquent le blanchissement du récif. Une pollution qui concerne les coraux de l’Australie au Mexique, en passant par Israël. Et qui nous toucherait aussi : nous garderions certaines de ces toxines sur notre peau.
Des composés chimiques dangereux pour les coraux
Le filtre UV, principal élément de la crème solaire, contient de nombreux composants chimiques. L’oxybenzone, utilisé dans plus de 3 500 produits solaires dans le monde, est l’un des principaux agents toxiques qui agresserait les coraux. Ces substances perturberaient la reproduction et le cycle de croissance des coraux, conduisant ainsi à leur blanchissement. Le corail s’enferme alors dans son propre squelette et finit par mourir.
Des chercheurs s’interrogent également sur les conséquences de la crème solaire sur les autres espèces aquatiques. Les planctons, organisme microscopiques, à la base de la chaîne alimentaire du milieu marin seraient également sensibles à ces composants chimiques. Le risque est alors d’impacter toute cette chaîne alimentaire, jusqu’à l’Homme.
Des alternatives ?
Les récifs coralliens sont indispensables pour maintenir la biodiversité. Leurs disparations reviendraient à perdre un écosystème vital : ils servent d’habitat à 25% des espèces de poissons et de la flore marine. Afin de répondre à cette menace certains Etats ont réagi. L’archipel des Palaos, dans le Pacifique, est la première au monde à interdire tout type de crème solaire à partir de 2020. Hawaï a aussi voté une loi interdisant les crèmes solaires contenant de l’oxybenzone et de l’octinoxate dès le 2 janvier 2021.
Aujourd’hui, il existe des alternatives pour minimiser son impact sur l’écosystème marin. Les filtres UV minéraux, à base de dioxyde de titane et d’oxyde de zinc, sont à privilégier. Tout comme les crèmes solaires qui ne contiennent pas de nanoparticules car elles ne peuvent pas être ingérées par les coraux . Sans oublier qu’un vêtement long protège aussi du soleil.