Depuis plusieurs années, le mot « burn-out » se retrouve dans nos conversations quotidiennes. Mais connaissons-nous vraiment quelles réalités recouvre ce terme ? Le burn-out désigne un épuisement physique et psychique important lié à une dégradation du rapport d’une personne à son travail.
Le burn-out : se consumer à petit feu au travail
Herbert Freudenberger, psychologue américain, est l’un des premiers à employer ce terme en 1974, dans un article consacré à l’épuisement professionnel des soignants. A partir de 1981, l’intérêt des chercheurs pour ce phénomène grandit, notamment grâce aux travaux de deux psychologues, Christina Maslach et Susan Jackson. Selon elles, le burn-out se caractérise par un épuisement émotionnel, un sentiment de dépersonnalisation (avec une absence croissante d’investissement), et une perte d’efficacité comme d’épanouissement personnel.
Pour l’OMS, le syndrome d’épuisement professionnel est le résultat « d’un stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès ». Trois éléments le caractérisent : un sentiment d’épuisement, du cynisme ou des sentiments négatifs liés à son travail et une efficacité professionnelle réduite.
Au fil des années, plusieurs définitions émergent, avec près de 130 manifestations possibles répertoriées, apparaissant différemment selon les personnes et les situations.
Le burn-out n’est pas du surmenage
Souvent assimilé à tort à du surmenage ou même à de la paresse, le burn-out se précède généralement par divers états alarmants. Conséquence d’un stress chronique professionnel, il engendre peu à peu des symptômes dépressifs, qui se répercutent progressivement sur la sphère familiale et sociale. En voulant faire face, l’individu met en place des stratégies, comme l’hyper-investissement, qui finissent par se retourner contre lui.
Le travail se vit comme un avilissement, une absurdité, une violence
On recense plusieurs facteurs de risque. Parmi eux : l’exigence au travail (une surcharge de travail excessive) ; les exigences émotionnelles (contact difficile avec le public, violences verbales, l’obligation d’afficher des émotions positives) ; manque d’autonomie et de marge de manœuvre ; mauvais rapports sociaux et relations de travail (objectifs imprécis, absence de solidarité, violence symbolique, harcèlement moral) ; mauvais encadrement ou absence de reconnaissance ; conflits de valeurs.
Le travail se vit comme un avilissement, une absurdité, une violence. L’épanouissement d’antan fait place à d’innombrables symptômes physiques et émotionnels incontrôlables. L’épuisement peut conduire jusqu’au suicide, s’il n’est pas pris en considération.
Burn-out et engagement professionnel
Le burn-out concerne tous les métiers qui demandent un fort engagement professionnel. Il touche souvent des personnes dotées d’une éthique forte, qui accordent un sens à leur métier. Des actifs motivés, consciencieux, enthousiastes avec une impuissance à reconnaître leurs propres besoins. Certaines études avancent le chiffre de 3 millions de sujets concernés en France.
Actuellement, le burn-out n’est pas reconnu comme une maladie professionnelle. Il est classé dans les risques psychosociaux susceptibles de conduire au basculement dans la maladie et à la désinsertion sur le plan professionnel, social et familial.
Reflet d’un monde du travail tourné vers la performance, l’insécurité permanente et en perte de sens, le burn-out conduit inévitablement à l’effondrement émotionnel, physique et psychique du sujet. La prévention de ce phénomène devrait s’appuyer sur l’observation d’un ensemble de signaux annonciateurs, tant individuels que collectifs.
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C’est un article bien documenté sur un phénomène de société.