Jusqu’au 27 janvier 2020, Le Grand Palais consacre une grande rétrospective à Toulouse-Lautrec. Avec plus de 200 œuvres, l’exposition « Toulouse-Lautrec. Résolument moderne » rend hommage à cet artiste singulier, pour qui la vie noctambule parisienne n’avait aucun secret.
Né le 24 novembre 1864 à Albi, Henri de Toulouse-Lautrec-Monfa au sein d’une famille issue de la plus ancienne noblesse provinciale. A l’âge de 10 ans une maladie génétique se déclare, fragilisant tout son squelette et l’empêchant de grandir. En 1878 le jeune homme tombe d’une chaise et se casse le fémur gauche. Un an après, il se fracture l’autre jambe. Ce corps douloureux orientera définitivement la destinée du jeune homme. Immobilisé de longs mois, il commence alors à peindre et à dessiner.
Puis, en 1882 Lautrec s’installe à Paris et se forme auprès du peintre d’histoire Léon Bonnat puis de Fernand Cormon. Parmi les étudiants qui fréquentent l’atelier, il se lie d’amitié avec Vincent Van Gogh. Lautrec s’imprègne des expositions impressionnistes, s’inspire de l’estampe japonaise, très populaire à l’époque, et admire Degas à qui il doit son intérêt pour les sujets « naturalistes ». Le jeune artiste s’établit désormais à Montmartre et signe « Treclau », Lautrec en verlan. En 1886, il prend un atelier rue Caulaincourt. Ses nuits au cabaret Moulin Rouge ou au Chat Noir sont immortalisés dans ses toiles, croquis ou affiches publicitaires. Il peint également les théâtres, les cafés-concerts et les maisons closes.
Toulouse-Lautrec, artiste libre
Grand portraitiste, dessinateur d’instinct, Lautrec saisit les personnages sur le vif, dans le mouvement. L’artiste infirme aux jambes trop courtes se passionne pour tout sujet en mouvement. Fin observateur il représente le dynamisme de ce monde chantant et dansant. Il est fasciné par les danseuses de french cancan, Grille-d’Égout, Rayon-d’Or, Nini Patte-en-l’Air, Trompe-la-Mort. Ou encore par Loïe Fuller aux Folies-Bergère, qui déploie les larges voiles de sa robe. Mais la frénésie des danses de La Goulue, et le jeu de jambes de Jane Avril eurent les faveurs de son talent. Il s’intéresse aussi aux chanteuses célèbres, comme Yvette Guilbert, aux longs gants noirs, et aux artistes de cirque. Auquel s’ajoute le monde des filles de joie, qu’il transfigura par un curieux lyrisme teinté d’ironie.
Avec un regard lucide, drôle et grave, Toulouse-Lautrec voulait « dire le réel » du Paris des années 1890. Devenu une figure emblématique des nuits parisiennes, l’alcoolisme et la syphilis viennent à bout de sa santé fragile en 1901, date à laquelle il se trouve paralysé. Il décède le 9 septembre de la même année.
Peintre, dessinateur, graphiste, illustrateur et lithographe, les œuvres de Toulouse-Lautrec sont connu dans le monde entier. Il demeure un artiste libre, précurseur emblématique de mouvements d’avant-garde au XXe siècle.
TOULOUSE-LAUTREC. RÉSOLUMENT MODERNE
3, avenue du Général Eisenhower, 75008 Paris
Ouvert les lundis, jeudis et dimanches de 10h à 20h / Les mercredis, vendredis et samedis de 10h à 22h