Bi.Ba (Bingy Band) est un groupe de reggae aux sonorités douces et authentiques. La voix inspirante du chanteur Kazy fait voyager la culture malgache au creux de nos oreilles. Bingy Band distille un reggae teinté d’influences éclectiques allant du roots jamaïcain des années 70 aux mélodies de l’Océan Indien. La musique du groupe porte des valeurs universelles, positives et combatives. Rencontre avec Kazy pour la sortie de leur nouvel album « Experience » prévu pour mars 2020. Propos recueillis par Isabelle Zenatti.
Pouvez-vous vous présenter ? Quel est votre parcours et celui de votre groupe BI.BA ?
Je m’appelle Kazy, musicien, chanteur et auteur-compositeur. Je suis natif de Majunga, une province qui se trouve sur la côte ouest de Madagascar. Cela fait 25 ans maintenant que je partage mes deux passions : le chant et jouer des instruments tels que la guitare, le kabôsy et le valiha (instruments traditionnels de Madagascar) et différentes sortes de percussions… C’est aussi grâce à la musique que j’ai pu découvrir d’autres pays comme la Norvège, la Suède, la Suisse, la Slovaquie… et la France.
A Madagascar, à l’âge de 16 ans, j’ai commencé avec un groupe de polyphonie malgache qui s’appelait Tchad. Comme je suis fan des harmonies vocales, je jouais aussi dans un groupe malgache qui s’appelle K’Bossy, là où j’ai appris et amélioré le chant et les harmonies vocales. K’Bossy est un groupe polyphonie malgache dans lequel on utilisait rarement les instruments. J’ai également joué dans une comédie musicale sur Nelson Mandela en Norvège et c’est en 2000 que j’ai créé BI.BA, mon groupe actuel de reggae malgache.
En 2008, j’ai reformé le groupe BI.BA en France autour d’un EP de six titres qui s’appelle « Oh Jah ». Nous avons ensuite sorti un album de dix titres « Madagascar » en 2012 et un autre album en 2016 « Massavana ». Avec ces albums, nous avons eu la chance d’être programmés dans des festivals comme Uprising Festival (Slovaquie), Reggae Festival (Madagascar), Soulshine Festival (Nantes), Festival des Films Insulaires (Ile de Groix). Nous avons pu jouer en première partie de Danakil, Alpha Blondy, The Congos, Julian Marley, Winston Mc Anuff, Marcus Gad… Aujourd’hui l’aventure continue avec notre nouvel album « Experience » qui sort en mars prochain.
L’histoire et la culture malgache sont-elles au centre de votre démarche artistique ?
Oui, comme j’ai grandi à Madagascar, mes compositions parlent ou racontent souvent la vie et la culture malgache. Depuis l’album « Madagascar » j’ai pris conscience qu’il y a de sérieux problèmes sur l’île avec des problèmes récurrents, tels la pauvreté, les feux de brousses, la famine, l’insécurité, la disparition de certaines cultures, la corruption, le tourisme sexuel qui est omniprésent sur l’île… mais que les peuples et les Etats n’essaient pas de trouver des solutions à ces problèmes.
Les titres de BI.BA essaient d’encourager et de soutenir les plus faibles, en racontant tout, même si certains messages peuvent déranger, et surtout de continuer à faire connaître et valoriser la culture malgache tels que le Famadihana (le retournement des morts) ou le Fanompoabe (rassemblement des ethnies Sakalava pour donner louanges aux ancêtres).
Vous avez fait près de 600 concerts à ce jour, avez-vous un souvenir marquant à nous faire partager ?
Oui ! C’était en janvier 2019, un concert de remplacement d’un groupe à la salle Run ar Puns en Bretagne. Personne ne nous connaissait ni les programmateurs, ni le public, mais la salle était pleine et on a passé une incroyable soirée dont tout le monde est ressorti ravi.
Votre nouvel album « Experience » est prévu pour mars, quels sujets abordez-vous ?
Avec cet album, on aborde presque tous les sujets qui nous tiennent à cœur. On rend hommage aux gens qui essaient d’apporter des changements ou de faire bouger les choses, des êtres humains tels : Nelson Mandela, Gandhi, Martin Luther King… On parle également de déception amoureuse, d’espoir, de faire la fête, mais pas de sujet engagé. Cet album est également le fruit de collaboration avec d’autres artistes comme Balik de Danakil, Winston Mc Anuff, Roberto Sanchez…
Quel message souhaitez-vous transmettre à travers votre musique ?
Nous souhaitons que notre musique soit comme de l’oxygène pour les gens et qu’elle essaye d’apporter des messages d’espoir, de fête, d’amour de la vie malgré tous les problèmes que l’on rencontre car la vie est notre lumière.
Des concerts à venir ?
Nous avons effectivement une tournée de prévue pour cet album, des festivals, des salles et des cafés-concerts également. Toutes les dates sont disponibles sur notre Facebook.
Photo : BI.BA ©Mathieu Billaud
BI.BA (BINGY BAND) – EXPERIENCE
MARS 2020 – BATELIER RECORDS