Pour Martha Graham, « rien n’est plus révélateur que le mouvement ». Pionnière de la danse moderne américaine, la célèbre chorégraphe a apporté un souffle nouveau à l’art.
Née en 1894 dans le Comté d’Allegheny, en Pennsylvanie, Martha Graham déménage à l’âge de 14 ans en Californie. Alors qu’elle assiste à une représentation de Ruth Saint Denis, sa vocation de danseuse prend vie. Mais ce n’est qu’à l’âge de 22 ans qu’elle décide de s’inscrire à la Denishawn School – école fondée par Ruth Saint Denis et Ted Shawn. Très vite, elle obtient de nombreux rôles dans de nombreux ballets. Cependant, son esprit libre et indépendant la pousse à fonder en 1926 sa propre compagnie, la Martha Graham Dance Company. Elle s’installe alors dans un petit studio de Carnegie Hall dans le centre de Manhattan.
Pour Martha Graham « rien n’est plus révélateur que le mouvement »
Pendant plusieurs années, la compagnie demeure exclusivement féminine. Il faut attendre 1938 pour que la troupe accueille Merce Cunningham, Paul Taylor et Erick Hawkins, qui deviendra son futur mari. Totalement engagée dans son art, Martha Graham s’occupe également des costumes et de la musique de ses spectacles. Influencées par la psychanalyse, ses chorégraphies parlent du désir féminin et de la condition féminine, questionnent la culture américaine, les grands espaces et revisitent les mythes antiques.
Martha Graham révolutionne le 6e art et ses codes grâce à sa technique singulière et son langage chorégraphique. Basée sur la respiration, sa technique, contraction-release (contraction-relâchement), mobilise fortement le bassin. De ce centre de gravité, lieu de toutes les pulsions, naissent l’énergie et le mouvement. Ces ballets ancrent ainsi les danseurs à la terre, intègrent chutes et spirales et permettent des équilibres en déséquilibre.
L’œuvre de Martha Graham traverse le temps par son influence inaltérable sur le monde artistique
Dédiant sa vie à la danse, Graham crée 181 ballets, sources d’inspiration intarissables pour de nombreux chorégraphes et danseurs. Parmi ses spectacles les plus importants, on compte Lamentation en 1930, Cave of the Heart en 1946 Night Journey en1947 et The Rite of Spring en 1984.
Elle se produit sur scène jusqu’en 1969, à l’âge de 75 ans. « Plus que tout être humain, un danseur meurt deux fois : la première, physique, quand le corps puissamment entraîné ne répond plus », confie Graham. Malgré l’arthrose dont elle souffre, elle ne cesse de chorégraphier, Maple Leaf Rag, en 1990, sera sa dernière création.
Décédée le 1er avril 1991 à New York, sa longévité et sa créativité sont mémorables. Grande innovatrice de la danse au XXe siècle, l’œuvre de Martha Graham traverse le temps par son influence inaltérable sur le monde artistique.
Photo : PeiJu Chien-Pott dans « Lamentation » © Hibbard Nash Photography