Que peut-on dire de l’année qui s’en va ? Qu’allons-nous faire de l’année qui arrive ? Texte de David Gakunzi.
Voilà : une année touche à sa fin. Rendons grâce pour la vie, pour l’amour et l’amitié. Rendons grâce pour la joie des petites choses quotidiennes. Prenons aussi acte de l’état de notre monde en souffrance. De ce monde de plus en plus glacial, brutal, instable. La violence extrême se banalise, les ruines s’amoncèlent, la pauvreté progresse, la misère ravage des vies, la désinformation zombifie les cerveaux. Faits réels remplacés par des faits alternatifs, faits divers transformés en faits majeurs, frontières entre vérité et mensonge brouillées, problèmes globaux essentiels occultés.
Comment allons-nous donc habiter ce temps de boue et de discordes ?
Mais qu’est-ce donc cette époque consacrant la tromperie, la brutalité, l’intimidation, l’indécence, la vulgarité, la diffamation, la prédation comme valeurs cardinales ? Cette époque saturée par une rhétorique haineuse, violente ou moqueuse, dénigrant les autres en fonction de leur apparence, de leur genre, de leur orientation sexuelle, de leurs origines, de leur religion ou de toute autre caractéristique ?
Comment allons-nous habiter ce temps de boue et de discordes ? Comment allons-nous faire face à la dégradation continuelle du langage commun, au verbiage toxique ayant pour objectif non seulement de vider les mots de leur sens, de bouleverser nos façons de percevoir, de penser, de ressentir, d’appréhender le réel mais aussi d’éteindre en nous tout sentiment d’espoir et d’aspiration à autre chose que la résignation ? Comment allons-nous affronter cette crise du langage ainsi que les autres défis majeurs contemporains : crise climatique, insécurité économique, accroissement des inégalités sociales, Etat de droit menacé par le règne des sans-lois qui rêvent d’instaurer un nouvel ordre d’enfermement général ?
Comment allons-nous faire ? Comment allons-nous aborder l’année qui vient ? Aurons-nous le courage de nous entraider, de nous aider les uns et les autres pour faire reculer l’obscurité et la violence ? De tenir ensemble ? De construire des espaces de rencontre et de dialogue inclusifs ? D’œuvrer pour un monde dans lequel chaque personne aurait le droit de vivre sans crainte ni de la violence, ni de la stigmatisation, ni de la misère ?
Ouvrons nos portes, ouvrons nos fenêtres
Mes vœux : soyons le meilleur de ce que nous pouvons être. Pensons avec nos cœurs et agissons avec intelligence. Que nos esprits soient occupés par les choses essentielles. Que nous traitions chaque être humain avec dignité. Que reculent la misère et la précarité économiques. Que règnent la paix, la justice, l’égalité et la solidarité.
Ouvrons nos portes, ouvrons nos fenêtres. Soyons ouverts à la vie. Que chaque instant de notre existence soit béni. Que la puissance de l’espoir et la quête de la lumière nous accompagnent. Que nous apprenions à partager le soleil. Que nous laissions dans notre sillage une trace de bonté. Remplissons nos verres de sourires, de joie, d’espoir et de promesses faites pour durer.
Bonne et heureuse année.
David Gakunzi est l’auteur de « Ce rêve qui dure encore« , ouvrage paru chez Temps universel.
1 commentaire
« Que reculent la misère et la précarité économiques »
Amen!
Merci David